robin des bois
Publie le : 02-10-2013
A : 17:50
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"la vision manichéenne d'opposer les fonctions de production à celles de l'environnement et de l'accueil du public appartient au passé. Le grenelle de l'environnement reconnaît aux forêts françaises un rôle multifonctionnel, axé autour de la prodution de bois et de la protection des milieux. La réglementation forestière française est, à ce titre, garante du respect de ces principes.
De manière très imagée, pensez-vous qu'une sapinière non exploitée, rendue étanche à la lumière par l'absence d'éclaircies, abrite une biodiversité plus riche que celle qui, entretenue par des coupes successives, voit son sol colonisé par un cortège de graminées, mousses, lichens et autres ligneux arbustifs? Si tel est le cas, je vous invite à prendre l'attache d'association de protection de la nature, telle FNE (France Nature Environnement) qui reconnaît dans ses publications que la production forestière et la préservation de la biodiversité sont indissociables.
Au-delà de la gestion courante que vous décriez, bien que génératrice d'aménités environnementales positives, le choix a été fait de sacraliser 3.8% de la surface forestière appartenant à la commune, en créant des ilôts de vieux bois, c'est à dire en écartant toute intervention humaine, donc toute récolte. Cette action permettra le développement de cortèges faunistiques et floristiques spécifiques, que l'on ne rencontre que dans ces milieux protégés. Ne vous en déplaise, l'effort consenti est conséquent et nettement supérieur aux engagements pris par la majorité des communes forestières. Vous faîtes référence à un engagement souscrits par les propriétaires privés, les communes forestières et l'administration, d'affecter 10% d'ilôts de sénescence dans les forêts de Rhône-Alpes. Cet objectif serait démesuré et irréaliste économiquement s'il était réel. Pour rétablir la vérité, je vous rappelle que les engagements pris par l'Etat sont de consacrer 1% des forêts domaniales aux ilots de sénescence. Nous sommes loins des 10% évoqués...
Enfin, en réponse à vos interrogations sur l'opportunité d'augmenter les plans de chasse, je vous confirme que le seul levier dont disposent les gestionnaires pour que les cervidés n'hypothèquent pas le renouvellement de nos forêts, ce sont les attributions définies dans le plan de chasse.
Pour ces raisons, les choix opérés par la municipalité de Saint-Etienne dans son document de gestion forestière peuvent être considérés comme très favorables à l'environnement, à l'accueil du public stéphanois et à l'économie de la filière bois. Mais, dîtes moi, ce ne serait pas ça la gestion durable?"
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